“La mode durable n’est pas seulement un choix, c’est un avenir”, affirmait Elizabeth L. Cline. Ă une Ă©poque oĂč de plus en plus de personnes prennent conscience des nuisances de la fast fashion, il incombe Ă chaque acteur de l’industrie de contribuer au changement. C’est dans cet esprit que Freed Armel AKOUTA, fondateur du webzine Mode Afrique MĂ©dia et de Mode Afrique Forum, a Ă©crit et publiĂ© : “đđ đđđđđ đđđđ đđđđđđđ: đłđđ đđđđđđđ đđđđđđđđđđ đđđđ đđ đ đÌđđ đ ’đđđ đđđ đ đ đđđđđđ”.
Explorer les opportunités de la mode durable
PubliĂ© en FĂ©vrier 2024 sur les rĂ©seaux sociaux, le livre blanc de Freed Armel AKouta explore les tendances eco-responsables dans lâindustrie de la mode africaine. Il parle notamment des “opportunitĂ©s et des dĂ©fis de l’adoption de pratiques durables dans le monde de la mode africaine”.
Dans le livre, Freed Armel AKOUTA propose Ă©galement des solutions pratiques, des exemples d’initiative inspirantes et des conseils pour guider les marques Ă chaque Ă©tape de leur parcours vers la durabilitĂ©.
InterviewĂ© par notre mĂ©dia, lâauteur a partagĂ© avec nous sa vision :
AFC : Qu’est-ce qui vous a motivĂ© Ă Ă©crire ce livre ?
FA : En tant qu’acteur engagĂ© de l’industrie de la mode en Afrique, je me suis senti profondĂ©ment motivĂ© Ă rĂ©diger ce livre blanc pour plusieurs raisons essentielles. D’une part, le besoin pressant de sensibiliser le public aux consĂ©quences nĂ©fastes de la mode sur notre environnement. D’autre part, le dĂ©sir ardent de contribuer activement Ă la prĂ©servation de notre environnement. En Ă©crivant ce livre, je veux inspirer des changements positifs au sein de l’industrie de la mode ; en encourageant les acteurs clĂ©s, en particulier les marques, Ă adopter des pratiques plus durables. C’est un dĂ©fi de taille, mais je suis convaincu que c’est une Ă©tape cruciale vers un avenir plus respectueux de l’environnement et socialement responsable pour l’industrie de la mode.
AFC : Quels sont selon vous, les principaux enjeux environnementaux et sociaux auxquels l’industrie de la mode en Afrique est confrontĂ©e ?
FA : Les enjeux sont multiples. Je peux citer :
- La pollution de de l’eau et des sols, due au rejet de produits chimiques, de colorant et de dĂ©chets textiles ;
- Les Ă©missions de gaz Ă effet de serre dues Ă la production, le transport et la distribution des articles de mode, qui aggrave le changement climatique ;
- Les conditions de travail dangereuses, les salaires insuffisants et les violations des droits auxquels sont souvent confrontés les travailleurs ;
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- La perte de traditions culturelles qui peuvent avoir des implications sociales négatives ;
- Les inĂ©galitĂ©s sociales et culturelles dues au renforcement des stĂ©rĂ©otypes qui ne reprĂ©sentent pas adĂ©quatement la diversitĂ© des cultures et contribuent Ă l’exclusion sociale.
VoilĂ autant d’enjeux environnementaux et sociaux auxquels l’industrie de la mode en Afrique est confrontĂ©e.
AFC : Quelles initiatives innovantes et inspirantes avez-vous observĂ©es dans le domaine de la mode durable en Afrique ou au BĂ©nin par exemple ? Et de quelles maniĂšres pensez-vous qu’elles puissent inspirer d’autres acteurs de l’industrie ?
FA : Les initiatives, il en existe de nombreuses et Ă divers niveaux. Sur le plan Africain, il faut dire que la quasi-totalitĂ© de nos procĂ©dĂ©s artisanaux sont durables. Dans la mode contemporaine, de plus en plus de marques s’efforcent de combiner ressources naturelles et ingĂ©niositĂ© pour faire des choix respectueux de l’environnement. Cela va de la production de textile avec un choix rigoureux des matiĂšres (coton bio, colorant, teinture vĂ©gĂ©tale) Ă la production de vĂȘtements et accessoires avec des ressources naturelles et des procĂ©dĂ©s durables.
Aujourd’hui beaucoup de marques de vĂȘtements collaborent avec des producteurs locaux de textile pour avoir leur propre motif. Je peux citer les marques TEED ou Edi Sessi du BĂ©nin ; Ibrahim Fernandez de la CĂŽte d’Ivoire ; Mariah Bocoum du Mali ; Tongoro Studio du SĂ©nĂ©gal ou encore IMPRINT de l’Afrique du Sud.
Le créateur burkinabé François Yaméogo a lancé depuis 2018 la premiÚre fabrique textile bio au Burkina Faso avec sa marque François Ier.
Freed Armel AKOUTA, auteur de “AFRIQUE MODE DURABLE”
De nombreuses marques Ă travers l’Afrique et mĂȘme au-delĂ font le choix de textile local tissĂ© ou teintĂ© selon des mĂ©thodes durables dans leur collection. Les exemples sont plĂ©thoriques.
Xavier Sadan de l’Afrique du Sud ou BLACKBOSS du BĂ©nin, par exemple. De plus en plus de marques font le choix de l’upcycling et de la revalorisation pour crĂ©er des chefs-d’Ćuvre.Â
Mais pas que ! La durabilitĂ© est sur plusieurs aspects. Au BĂ©nin et sur tout le continent, les marques collaborent entre elles, crĂ©ent des vĂȘtements et accessoires au style indĂ©modable. Ils sont adaptĂ©s au besoin et suscitent un attachement Ă©motionnel Ă la marque ou la crĂ©ation.Â
Toutes ces initiatives permettent l’exploitation et le maintien de certains processus artisanaux. Elles sont la preuve que la mode africaine valorise les ressources naturelles et savoir-faire ancestraux. Ce n’est pas du folklore. Tant les crĂ©ations sont modernes, esthĂ©tiques, durables et Ă forte valeur Ă©conomique. De quoi donner perspectives et ambitions Ă d’autres acteurs de l’industrieÂ
AFC : Pensez-vous que les consommateurs peuvent jouer un rĂŽle dans la promotion de la mode durable en Afrique ? Si oui, comment ?Â
FA : Il est clair que les consommateurs ont un rĂŽle crucial Ă jouer dans la promotion de la mode durable. Ils en sont d’ailleurs les catalyseurs. DĂ©jĂ dans le choix et la maniĂšre de consommer. En tant que consommateur, nous devons de plus en plus nous intĂ©resser aux produits que nous consommons et leurs modes de production. Avoir une consommation responsable et faire davantage la culture de la location, de la rĂ©utilisation, de la revente, de la rĂ©paration, du recyclage et de la revalorisation.
AFC : Quel impact espérez-vous que votre livre aura sur les lecteurs ?
FA : Mon livre blanc vise Ă Ă©lever la conscience des dĂ©fis auxquels est confrontĂ©e l’industrie de la mode en Afrique, Ă un moment crucial de son Ă©volution. En exposant mes analyses, des suggestions et des exemples d’initiatives, j’aspire Ă mobiliser les acteurs de ce secteur, en particulier les marques, vers l’adoption de modĂšles respectueux de l’environnement. Mon objectif est de les inciter Ă passer Ă l’action et Ă innover pour une mode durable.
C’est Ă juste titre que j’ai lancĂ© l’initiative AFRIQUE MODE DURABLE TOUR. Cette dĂ©marche fait suite Ă la publication du livre et implique la tenue de sĂ©minaires d’information dans les Ă©coles de formation aux mĂ©tiers de la mode. De plus, elle prĂ©voit des collaborations avec divers groupes et associations professionnelles, afin de faciliter des ateliers interactifs et des discussions approfondies sur les moyens de promouvoir la durabilitĂ© Ă travers toute la chaĂźne de valeur de l’industrie de la mode en Afrique.
“đđ đđđđđ đđđđ đđđđđđđ: đłđđ đđđđđđđ đđđđđđđđđđ đđđđ đđ đđ đ đÌđđ đ ’đđđ đđđ đ đ đđđđđđ” est disponible en tĂ©lĂ©chargement gratuit en version française et anglaise.
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