Le Koko Dunda Burkinabé, aujourd'hui une fierté nationale

Jadis stigmatisé, le “Koko Dunda”, un tissu teinté selon un savoir-faire propre au Burkina Faso, est aujourd’hui une fierté nationale. Initialement porté par des personnes démunies ou réservé à la confection des tenues de travail ; le “Koko Dunda” signe un retour en force en 2016 grâce au créateur de mode Sébastien Bazemo. Pagne traditionnel Burkinabé, il est présentement un symbole fort de la mode burkinabé et a une importance historique, culturelle, sociale et économique pour le pays. Il incarne le savoir-faire, le talent et la créativité des acteurs de son secteur. Une incroyable ascension pour ce textile confectionné dans la ville de Bobo Dioulasso au Burkina Faso.

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Origine du “Koko Dunda” Burkinabé

Des années auparavant, le “Koko Dunda” était dénommé “tchiè ti barala”(Mon mari ne travaille pas) en langue dioula. Un nom qui reflète bien le snobisme subi par cette étoffe durant des années. Considéré comme la “chose des pauvres”, le “Koko Dunda” ne se portait pratiquement jamais en ville. Noué à la taille ou attaché à la poitrine, il a pendant longtemps été peu apprécié des Burkinabés. Mais en 2016, Il devient la coqueluche des personnalités Burkinabés ; dans toutes les bouches, sonnait le “Koko Dunda”. Parallèlement, il entre dans les habitudes vestimentaires des burkinabés et est adopté par toutes les classes sociales.

Le “Koko Dunda” est un tissu dont la technique de fabrication est transmise de génération en génération dans la région des Hauts-Bassins.

Processus de fabrication du “Koko Dunda”

Reconnaissable à ses rayures souvent multicolores, le Koko Dunda s’obtient grâce à une technique de teinture vieille de plusieurs générations. Plié en forme d’éventail ou en accordéon entre des morceaux de chambres à air usées et attaché avec du fil en nylon ; pour créer des motifs uniques, le textile est teinté artisanalement. Selon un procédé consistant à tremper le pagne vierge, successivement dans des bains colorés, de la couleur la plus claire à la plus sombre, on obtient les différentes teintes.

Sébastien Bazemo travaille également le “Faso Dan Fani” (textile burkinabé par excellence) pour en faire des étoffes légères de haute qualité ; rendant ainsi la production du “Koko Dunda” 100% burkinabé.

Le label du Koko Dunda

Le Koko Dunda a été récemment labellisé par les autorités burkinabè sans doute pour le préserver de la contrefaçon. Cette labellisation s’inscrit dans le cadre du projet pilote de labellisation des produits locaux burkinabé. La mise en place de ce label est un gage de qualité et de confiance qui apporte une plus-value à ce produit. Cela va ainsi permettre d’accroître sa compétitivité et sa valeur marchande tout en créant des emplois pour les couches les plus vulnérables que sont les femmes et les jeunes. Grâce à cette labellisation plus de 236 motifs “Koko Dunda” sont protégés.

Le “Koko Dunda Burkinabé dans la mode aujourd’hui

Faire du “Koko Dunda”, le wax des années 2020 : le textile incontournable africain, tel est le rêve de Sébastien Bazemo. Rebaptisé “Koko Dunda” qui signifie “l’entrée de Koko” (Koko, quartier producteur du tissu teinté) par le créateur, l’étoffe connaît finalement son heure de gloire. Réinventé pour rendre hommage aux artisanes du quartier de Koko, il en fait sa marque de fabrique depuis des années. Grâce à cette révolution, le “Koko Dunda” est aujourd’hui très prisé par les Burkinabé et les fashion addicts des textiles africains du monde entier.

Accessible et s’adaptant facilement à la mode ; le succès du “Koko Dunda” qui a retrouvé des lettres de noblesse n’est plus à démontrer. Avec notamment une touche moderne qui le rend plus original, il s’invite sur les podiums des défilés de mode autant en Afrique qu’en Europe. Vous l’aurez deviné, Sébastien Bazemo, Peulh Vagabond, Sisters of Africa, Adriana Talansi et bien d’autres en ont fait des créations de choix. Outre les vêtements, le “Koko Dunda” se retrouve également dans la décoration intérieure, la maroquinerie, etc.